- égrènement
-
• esgrenement 1606; de égrener♦ Fait de s'égrener. « Un chapelet de villes, un égrènement de maisons sur les plages » (Maupassant). Un égrènement de notes. — On écrit aussi ÉGRAINEMENT .égrenage ou égrènementn. m. Action d'égrener; fait de s'égrener.|| BOT égrenage: aptitude des espèces végétales à disséminer leurs graines dès maturité. La perte de l'égrenage spontané est l'un des caractères de la domestication des plantes par l'homme.⇒ÉGRENAGE, ÉGRÈNEMENT, subst. masc.A.— Action d'égrener.1. [Correspond à égrener A 1 a] AGRIC. Séparer, détacher en grains. L'égrenage du coton, du blé, du raisin, etc. L'égrènement d'une branchette de symphorine (GONCOURT, Journal, 1872, p. 920). Sans parler des manipulations qui suivent la moisson (égrenage, décorticage, etc.) (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 143).2. [Correspond à égrener B] TECHNOL. Effacer le grain, les aspérités granuleuses (d'un matériau à peindre). L'égrenage du plâtre; l'égrenage sur bois, fer, fonte, tôle, etc. L'égrenage (...) s'exécute avec le grattoir triangulaire de peintre (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., 1930, p. 25).B.— Fait de s'égrener.1. [Correspond à égrener A 1 d] Un égrènement de notes, de sons, de mots. Dans le mystère de ces rues endormies l'égrènement d'un rire léger (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., p. 189).2. [Correspond à égrener A 2 b] Un égrènement de maisons :• Devant l'église catholique romaine, il y a toujours, à certaines heures, la même foule de gens qui entrent, sortent et s'attardent, rompant l'égrènement des passants sur le vaste trottoir.LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 332.C.— Spéc., PÊCHE. Action de lancer quelques grains de chènevis ou de blé sur un coup amorcé pour apâter le poisson (d'apr. POLLET 1970). L'égrenage doit être discret, mais souvent répété (d'apr. POLLET 1970).Rem. On rencontre aussi les graphies égrainement : Les hautes fenêtres lui montraient sans fin le fourmillement de la place, les égrainements et les tournoiements de passants et de voitures (LARBAUD, Jaune, 1927, p. 187) et égrainage (Ac.), attestées ds certains dict. (BESCH. 1845, Lar. 19e, GUÉRIN 1892, ROB. 1955, QUILLET 1965).Prononc. et Orth. :a) Égrenage [
]. Ds Ac. 1878 et 1932. b) Égrènement [
], mais écrit égrénement ds LITTRÉ. Cf. égrener. Enq. :/
/. Étymol. et Hist. 1. 1606 esgrenement (CRESPIN, 2e part, p. 162b); 1888 au fig. (COURTELINE, Train 8 h 47, 2e partie, VIII, p. 112); 2. 1835 (Maison rustique 19e t. 1, p. 330b). Dér. du rad. de égrener; suff. -(e)ment1; 2 suff. -age. Fréq. abs. littér. Égrenage : 1. Égrènement : 3. Bbg. DUBUC (R.). Ét. terminol. sur certains termes de text. Banque Mots. 1973, n° 6, p. 186.
égrènement [egʀɛnmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1606, esgrenement; de égrener.❖1 Fait de s'égrener. || Éviter l'égrènement du raisin. — Action d'égrener (un chapelet). || L'égrènement du rosaire.2 Fig. Succession (de choses semblables et distinctes) dans le temps. || Un égrènement de notes. || L'égrènement des heures. — Dispersion (de choses semblables et distinctes) dans l'espace. || Un égrènement de maisons sur les plages.1 C'est le Musette Tonnerre de Dieu !… Et l'égrènement des cent mille morts, des mille oiseaux piaillants, piaulants au vol autour, tramant les airs…Céline, Guignol's band, p. 16 (1951).2 Cela n'avait pas de nom, détresse inconnue qui rebondissait entre les murailles froides, qui sonnait le glas, longuement, par égrènements traînant loin à l'intérieur de la terre, cela n'avait rien qu'on pût connaître ou dire.J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 199.REM. On écrit aussi égrainement.
Encyclopédie Universelle. 2012.